explications d'arrêts

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La jurisprudence se définit comme le pouvoir normatif conféré au juge au travers des décisions qu'il rend. En effet, certaines de ses décisions sont susceptibles d'influencer les décisions postérieures traitant de faits d'espèces similaires. Une bonne connaissance de la jurisprudence permet alors de constater l'évolution ou non de la façon dont sont traités des litiges distincts ayant des faits similaires.

Nos citations proviennent de recherches faites sur Internet ou avec des manuels. Les collections L’essentiel des grands arrêts du droit administratif de Frédéric Colin ainsi que L’essentiel des grands arrêts en droit des obligations de Corinne Renault-Brahinsky nous ont grandement aidées pour nos recherches. Vous pouvez cliquez sur les titres des ouvrages et les noms de leurs auteurs afin d’avoir de plus amples informations et d’acheter leurs manuels. 
Un lien est également disponible vers la page de l’arrêt sur le site Légifrance afin de lire la décision dans son entièreté, en cliquant sur le texte de la section PROCÉDURE du bloc correspondant. Vous pouvez aussi cliquer sur les normes mentionnées afin d’être redirigé vers une page comportant plus d’informations. 

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société des concerts du conservatoire (1951)

FAITS

Des membres de la société des concerts du conservatoire ont été sanctionnés pour avoir participé à un concert à la radiodiffusion française : en effet, leur société leur avait interdit cela. A la suite de cette sanction, l’administration de la radiodiffusion interdit toute retransmission de l’orchestre.

QUESTION DE DROIT

Quels sont les motifs pouvant justifier d’une exclusion d’un service public ?

PORTÉE

Le principe d’égalité s’oppose à ce que des personnes ayant des situations différentes soient forcément traitées de façon différente.

PROCÉDURE

Jamart (1936)

FAITS

Le sieur Jamart, docteur en médecine, effectue un recours envers la décision du ministère des Pensions de lui interdire l’accès en ces lieux alors même qu’il devait assister des anciens militaires bénéficiant de la loi du 31 mars 1919.

QUESTION DE DROIT

Un ministre peut-il user d’un pouvoir règlementaire sans habilitation textuelle ?

PORTÉE

Affirme le principe de hiérarchie au sein de l’administration publique ainsi que la nécessité de son bon fonctionnement. En accordant aux ministres la capacité de prendre des mesures nécessaires au bon fonctionnement de l’administration, même sans qu’aucune disposition législative ne leur donne ce pouvoir règlementaire, c’est un véritable pouvoir créateur qui leur est accordé.

PROCÉDURE

sociÉtÉ les films lutetia (1959)

FAITS

Le film Le feu dans la peau (1954) fut interdit dans la commune de Nice au motif de son prétendu caractère immoral, après que des associations familiales en aient fait la demande.

QUESTION DE DROIT

Sous quelles conditions une mesure de police générale peut-elle être aggravée par la police spéciale ?

PORTÉE

Touche au domaine des éléments justifiant d’un trouble à l’ordre public (en l’occurrence, l’immoralité), qui nécessitent alors un contrôle de qualification juridique des faits par le juge administratif. Affirme aussi la capacité de la police générale à aggraver une sanction de la police spéciale lorsque les circonstances le lui permettent.

PROCÉDURE

nicolo (1989)

FAITS

L’élection européenne de 1989 fut contestée par Mr. Nicolo car selon lui, la participation des citoyens d’outremer était en contradiction avec le traité de Rome (1957), affirmant que la participation à ses élections étaiet cantonnée aux résidents du territoire européen.

QUESTION DE DROIT

Quelle norme, de la loi française ou du traité de Rome, est applicable en l’espèce ?

PORTÉE

Un traité international ratifié ou approuvé prévaut sur la loi française antérieure comme postérieure. Toutefois, le Conseil d’État se cantonne à un contrôle de conventionnalité de la loi en écartant son usage mais ne l’annule pas, cette dernière action étant propre au contrôle de constitutionnalité réservé au Conseil constitutionnel.

PROCÉDURE

Gisti (1990)

FAITS

Une demande d’annulation d’une circulaire interministérielle du 14 mars 1986 est demandée après du Conseil d’État, circulaire interprétant un accord franco-algérien. Celle-ci portait sur les conditions de circulation, d’emploi et de séjour en France des ressortissants algériens ainsi que leur famille.

QUESTION DE DROIT

La circulaire est-elle interprétative ou règlementaire ?

PORTÉE

Désormais, le Conseil d’État peut interpréter de lui-même une convention internationale au contenu flou, sans même avoir à la renvoyer auprès du ministère des Affaires étrangères pour étude. 

PROCÉDURE

sarran, levacher et autres (1998)

FAITS

Selon un décret du 20 août 1998 fondé sur l’art. 7 de la Constitution, seuls les électeurs inscrits sur les listes électorales et ayant leur domicile en Nouvelle-Calédonie depuis le 6 novembre 1988 pouvaient participer à la consultation du 8 novembre 1998 relative au statut de la Nouvelle-Calédonie. Ce décret a été contesté par des électeurs n’ayant pas pu participer à la consultation, car il serait en contradiction avec la Convention européenne des droits de l’homme (1953) et avec le Pacte des Nations-Unies sur les droits civils et politiques (1966).

QUESTION DE DROIT

Quelle norme, de la Constitution française ou des traités internationaux, prévaut sur l’autre ?

PORTÉE

Le traité international prévaut sur la loi mais pas la Constitution, cette dernière l’affirmant elle-même en ses propres textes. Toutefois, un traité européen peut prévaloir sur la Constitution à condition que cette dernière soit révisée afin d’intégrer le traité ; en d’autres mots, un traité peut être supérieur à la Constitution uniquement car elle le permet en prévoyant une procédure de révision.

PROCÉDURE

baldus (2000)

FAITS

Une femme avait vendu au prix de 1000 francs l’unité des photographies de Baldus, sans connaitre la notoriété du photographe. Quelque temps plus tard, elle rencontra par hasard l’acquéreur desdites photographies qui les revendait alors à un prix bien plus élevé. Elle l’attaqua alors pour dol, au motif qu’elle ne connaissait pas la valeur réelle des photographies qu’elle avait elle-même auparavant vendues.

QUESTION DE DROIT

L’acquéreur s’expose-t-il au dol s’il se tait quant à la valeur réelle du bien qu’il s’apprête à acquérir ?

PORTÉE

Secoue la notion de dol en affirmant que l’acquéreur n’est tenu à aucune obligation vis-à-vis du vendeur en matière de prix : ainsi, tous les éléments de la réticence dolosive peuvent être retenus, mais cette dernière ne sera pas invocable dès lors que le silence touche à la valeur du bien vendu.

PROCÉDURE

branly (1951)

FAITS

L’historien Turpain avait rédigé un article sur l’histoire du télégraphe sans fil, dans lequel il omettait la mention du professeur Branly, savant en la matière dont Turpain avait jadis contesté le travail. Les héritiers du Branly attaquèrent alors Turpain en justice en raison de son omission, qui constituerait un manquement au devoir d’information.

QUESTION DE DROIT

L’omission peut-elle être constitutive d’une faute ?  

PORTÉE

La Cour de cassation admet que la faute peut consister en acte positif (commission) comme négatif (omission).

PROCÉDURE

Si vous apercevez une erreur en terme de pertinence ou pensez qu'une jurisprudence a été mal expliquée, n'hésitez pas à nous contacter.